Exposé au stage organisé par l'Union locale CGT de Bègles le vendredi 7 novembre 2008.

Qui s'en occupe et comment, et qui est le mieux placé pour s'en occuper?
Partons de l'HISTOIRE officielle telle que celle développée par l'Education nationale et enseignée à nos enfants et prenons trois exemples: 1er mai, congés payés, Sécurité Sociale.
Les réponses les plus courantes apportées quant leur origine respective sont les suivantes: Chicago, Léon Blum, De Gaulle
Cela est vrai ..... et faux par insuffisance ... coupable.
Mais nombreux seront ceux qui resteront sur ces affirmations et ils les colporteront sauf si d'autres réponses leurs sont fournies.

A savoir:
1er mai : Raymond Lavigne et congrès du Bouscat de novembre 1888 et de Paris en juillet 1889.
Congés payés : grèves de 1936 et Matignon.
Sécurité Sociale : le programme du Conseil national de la résistance et Ambroise Croizat.

Qui est mieux placé pour écrire et populariser cette facette de l'histoire, celle des luttes, avec les succès et les échecs, les avancées et les reculs, les moments de gloire et les pages sombres ?
C'est en 1982 que la C.G.T. a concrétisé cette idée en créant l'Institut d' Histoire sociale et le Centre confédéral d'archives nationales. Dans la même foulée, elle a encouragé l'implantation d'Instituts régionaux puis départementaux.
C'est ainsi que voit le jour en juillet 1983 l'Institut Régional CGT d'Histoire sociale d'Aquitaine et qu'il se met à fonctionner patiemment sur ce terrain nouveau
Chercher et rassembler les documents syndicaux
Classer, répertorier et archiver
Les exploiter dans l'activité régionale de l'Institut
Les tenir à la disposition des chercheurs, des étudiants qui viennent régulièrement les consulter pour thèses et mémoires.
Ainsi depuis 25 ans, des équipes successives de militants de la CGT se succèdent à l'IHSA CGT pour le faire vivre, le faire grandir, le faire connaître dans la CGT et au-delà.
Comme dans toutes les structures militantes, l'activité n'est pas linéaire. Comme partout, il faut convaincre :
  • Convaincre les syndicalistes de la nécessité de s'occuper de leur histoire,
  • Convaincre les syndicats et les militants d'adhérer à l'institut
  • Convaincre les syndicats de garder leurs archives, voire de les confier à l'Institut
  • Convaincre les militants d'écrire leur histoire.


Nous sommes sur un fonds de progrès constant. Les choses avancent au rythme de la conviction en pariant sur l'efficacité de la proximité géographique. C'est ainsi que sont nés successivement en  1998, l'IHS CGT 64, puis en 2004, l'IHS CGT 40 suivi en 2006 par l'IHS CGT 33 et dernier né le mardi 27 novembre 2007 par l'IHS CGT 24.

Toutes ces structures travaillent en liaison étroite. L'IHSA s'emploie à en coordonner l'activité, à aider à la naissance et au démarrage, à créer les conditions d'existence et de fonctionnement dans les départements de l'Aquitaine ou seul le Lot et Garonne est aujourd'hui  encore dépourvu.
C'est à partir du rassemblement patient des archives syndicales qu'apparaît la partie visible de notre activité au travers des expositions que nous réalisons, citons notamment " l'esclavage ", " 1936 ", " mai 1968 ", " des luttes et des hommes", et surtout les revues trimestrielles qui constituent l'essentiel de notre vitrine dans la CGT et vers l'extérieur. Quel chemin parcouru entre le premier numéro ronéotypé en quelques dizaines d'exemplaires et le n° 90 dernier en date traitant des Prud'hommes en quadrichromie  tiré en 1300 exemplaires !

Tout est question du thème certes, mais aussi de la façon dont s'en emparent nos syndicats et les structures de la CGT.
Est-on au bout de nos possibilités quand on dénombre des milliers de syndiqués, de militants, des centaines de syndicats et d'entreprises organisées, et parmi eux et elles les centaines et milliers qui ignorent jusqu'à l'existence de notre Institut?
D'ailleurs, parmi vous, est-ce le cas ?
C'est \ le sens de l'appel que nous vous lançons à tous, UL, syndicats et sections CGT de toute la Région Aquitaine sur la base de 3 idées.
L'Institut est un outil de la C.G.T. qui a besoin de se faire connaître et reconnaître pour son utilité.
Les militants et les syndicats doivent réfléchir à leur adhésion/abonnement à l'Institut.
Les syndicats doivent veiller à leurs archives et surtout ne rien jeter.

Ne perdons pas de vue notre raison d'exister et les objectifs poursuivis.

Il s'agit de se doter d'un outil permettant de couvrir le champ historique de notre activité syndicale  dans notre région.

Et cela, personne d'autre ne le fera à notre place

Dans le pire des cas, l'histoire officielle n'en dit pas un mot ; dans le meilleur des cas, elle relate des contre-vérités ou utilise de tels raccourcis que les faits n'ont plus rien à voir avec la réalité jusqu'à devenir des banalités qui se répètent.
Quand aux médias, il n'y a qu'à s'interroger pour savoir à qui ils appartiennent pour avoir la réponse à la question.
Bien entendu, cela ne réduit pas la qualité et le sérieux de nombreux historiens de l'histoire sociale avec qui nous sommes appelés à travailler mais nos militants ne sont pas des historiens qui s'occupent de syndicalisme mais des syndicalistes qui se préoccupent de leur histoire et les mieux placés pour le faire.

En clair, l'IHS a vocation à servir de passerelle entre les générations passées, actuelles et à venir de militants en évitant l'écueil d'apparaître comme  donneur de leçon.

Il s'agit de démontrer que l'action est utile, que dans le meilleur des cas elle permet d'obtenir des acquis et pour le moins de limiter la casse et y compris dans les cas d'échec, de défendre sa dignité. Il ne s'agit pas de plagier une expérience mais d'en tenir compte.

Il serait dommage que l'indifférence à notre histoire et l'enfermement dans le présent  conduisent à la répétition d'erreurs évitables. Ainsi, l'histoire syndicale d'hier peut être un vecteur de la formation syndicale pour aujourd'hui.

Attention pas de mémoire digne de ce nom sans archives ce qui implique une attention soutenue sur la conservation, le classement et la valorisation des archives syndicales. La mémoire orale ne peut suffire.

Concluons en disant que l'IHS a vocation à être un outil à disposition des militants et des syndicats. Il a donc vocation à les rassembler dans sa structure associative.


Cet appel vous concerne à vous militants et à vos syndicats respectifs. Un militant adhérent individuel, une UL, un syndicat ou une section syndicale, adhérent collectif,  c'est un passeur de mémoire supplémentaire.

Les nouvelles générations de militants ont besoin de connaître leurs racines, d'où ils viennent et comment. L'offensive sur l'histoire est réelle. Entre le MEDEF qui veut effacer les conquêtes issues du CNR de 1945 et Sarkozy qui veut gommer l'idée même de 1968, cela doit nous faire mesurer nos responsabilités.

Merci de m'avoir laissé ce temps de parole et n'hésitez-pas à nous contacter. Je me tiens à votre disposition.

Michel Becerro, secrétaire de l'IHSA



FORMATION CGT 1er NIVEAU UL DE BEGLES
Voici les personnes présentes à la dernière formation CGT 1er niveau organisée par l'Union Locale CGT de Bègles du 3  au 7 novembre 2008.
Dans une ambiance chaleureuse et conviviale (la photo le confirme !), cette session encadrée par Joseph MARTOS et Patrick BASSALER restera un moment enrichissant pour tous les militants présents.
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Frédéric MIKUSINSKI, Michelle DJEGHERI, Pamela CANDESSOUSSENS, Brigitte RYCKEBUSCH, Loïc LAVILLE, Patricia MAGNAN, Sylvie LOZE, Rodrigue BENTH, Cédric DESCAT, Patrick BASSALER, Christelle CAILLAUD, Corinne DUC, Catherine BEAUSOLEIL, Loïc VALLAR, Nadine MATTEO, Joseph MARTOS  et assis de G à D, Cyril ALLEMANDOU, Clément FOURMONT (responsable UL Bègles), George ROCHEREAU (intervenant CGT), Michel BECERRO (Institut CGT d'Histoire Sociale Aquitaine), Alain DOURTHE (intervenant CGT).

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